mardi 19 juillet 2011

Rassembler

Royal veut ratisser large auprès de «tous ceux qui veulent battre Sarkozy»

La candidate à la primaire PS maintient sa proposition de rassemblement XXL, de l'extrême gauche à la «droite gaulliste», pour 2012, et s'en explique.


Par LIBÉRATION.FR
Ségolène Royal, candidate à la primaire PS pour la présidentielle, le 3 juillet à Aubervilliers (© AFP Thomas Samson)
Cinq ans après l’oeillade à François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle, un appel du pied à la «droite gaulliste»? Alors que les deux favoris pour la primaire socialiste, François Hollande et Martine Aubry, focalisent l’attention, Ségolène Royal a surpris son monde, dimanche soir, en proposant sur France 2, de rassembler depuis l’extrême gauche jusqu’aux gaullistes.
Ce lundi, l’ex-finaliste de 2007, qui se trouve toujours «la mieux à même de battre» la droite en 2012, s’est expliqué sur son offre XXL. Il s’agit surtout, pour elle, de lancer un appel à «tous ceux qui veulent battre Nicolas Sarkozy». «C’est pas nouveau dans ma bouche. La France est dans une situation tellement difficile que ce qu’il y aura à reconstruire est de même ampleur que ce qui a été fait par le Conseil national de la Résistance», au sortir de la seconde guerre mondiale, développe Royal.

«Je ne me trompe pas d’alliance»

Si elle rappelle les fondamentaux - «bien sûr la priorité c’est le rassemblement des socialistes, de nos partenaires écologistes, des altermondialistes, de l’extrême gauche (...), des centristes humanistes» -, la présidente de Poitou-Charentes persiste et signe. Et réitère sa «main tendue aux gaullistes» qui, face à «l’effort national considérable qu’il faudra fournir en 2012», jugent «préférable de s’associer à une majorité de gauche qui va vouloir représenter les principes de la République (...) plutôt que de rester associé à une droite qui a fait le contraire de ce qu’elle avait promis».
Comme pour se prémunir des soupçons de coup médiatique en plein coeur de l’été, elle assure n’avoir pas changé de ligne: c’est «une cohérence, une continuité dans ce que j’ai déjà dit» le 26 juin dernier, ainsi que lors de la campagne de 2007, où elle faisait «déjà appel aux valeurs républicaines». «Je ne me trompe pas d’alliance», soutient-elle.
S’il estime que, sur la forme, Royal a «un peu précipité les choses», le strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen lui donne raison sur le fond: «Le pays est dans une telle situation de déclin, la situation économique est tellement dégradée, qu’il faut un vaste rassemblement face à Nicolas Sarkozy.»

«La course à l’idée la plus sotte»

Mais un autre ex-lieutenant de DSK, Jean-Christophe Cambadélis, désormais rallié à Martine Aubry, a raillé l’invitation. «Il faut qu’elle s’arrête là parce qu’on peut aller plus loin encore», plaisante-t-il sur France 2. Pour Harlem Désir, premier secrétaire du PS par intérim, Royal «a voulu montrer qu’elle pouvait se projeter déjà dans le second tour de la présidentielle, mais elle a rappelé (...) qu’avant cela il fallait rassembler les socialistes et l’électorat de gauche».
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand a, de son côté, accusé la candidate à la primaire, dans une métaphore aux relents machos, de mettre «son aspirateur en marche pour essayer de glaner des voix». «C’est la course à l’idée la plus sotte qui soit, la course à la démagogie, à la surenchère», se lamente-t-il sur France Inter.
Quant au député et président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, qui se réclame du gaullisme, il juge, sur son blog, l’idée «pathétique de la part d’une ex-candidate à la présidentielle qui n’avait cessé, pour tout nouveau traité européen, de promettre un référendum au printemps mais avait retourné sa veste, ni une ni deux, dès l’automne venu en appelant les parlementaires socialistes à voter pour le traité de Lisbonne au Congrès».




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André

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