Je vis à Vincennes depuis maintenant près de 20 ans. J'ai vu durant ces deux décennies cette ville évoluer considérablement : changement démographique avec une population à la fois rajeunie, souvent de jeunes couples avec enfants, issus de classes moyennes supérieures. La hausse des prix de l'immobilier, l'extension de l'urbanisme parisien et de la périphérie et peut-être aussi le renouveau politique ont pu contribuer à ces changements et Vincennes est devenue une des villes les plus attrayantes et les plus agréables en région parisienne et en toute proche banlieue.
Il faut dire que Vincennes jouit de formidables atouts par sa situation: à portée d'une courte marche à pied ou de quelques coups de pédale de Vélib's de Paris, Saint-Mandé et Montreuil vers l'ouest, Fontenay sous Bois et encore Montreuil au nord. Côté sud elle est bordée par le Bois de Vincennes, propriété de Paris mais qui s'associe dans l'esprit des franciliens d'abord à Vincennes. Ce bois est aussi célèbre pour accueillir le zoo de Vincennes, l'Hippodrome de renom notamment pour le trot, les Floralies de vincennes et la Cartoucherie abritant plusieurs théâtres, dont celui célèbre "du soleil" où officie la troupe d'Ariane Mnouchkine. Enfin on ne peut pas évoquer Vincennes sans mentionner son célèbre château, et notamment son donjon - le plus haut d'Europe - où furent emprisonnés de bien triste mémoire d'aussi célèbres personnages que Diderot, Mirabeau et le Marquis de Sade.
Des restructurations urbanistiques de grande ampleur ont été initiées sous le premier mandat du jeune maire Laurent Lafon, récemment réélu. Grâce à l'aide conséquente de la région d'île de France, les aménagements urbains des voies de RER ont tenté - et il faut le dire assez bien réussi - de créer des lieux de detente dédiés aux enfants et aux jeunes permettant d'y jouer et d'y circuler à l'écart des voitures. Ces aménagements ont été réalisés dans un esprit paysagiste osé, qui a le mérite de rendre plus dynamique la ville, avec une alternance sur les trois emplacements recouverts de petite collinettes de terre, d'un ruban aquatique en légère pente, d'une promenade et de jeux d'enfants originaux. On peut certes ne pas aimer et critiquer, il n'en demeure pas moins que la municipalité a réussi là un pari urbanistique qui rend aux habitants des quartiers la proximité auditive et visuelle du RER quasi inapparente et qui embellit indubitablement l'espace urbain. S'il faut émettre quelques réserves, ce serait sur le choix des matériaux utilisé : leur orientation est visiblement très "verte et écologique" (pierre, terre et bois essentiellement, y compris dans certaines zones pour le sol des jeux). Ne peut-on pas craindre, comme ça a déjà été le cas récemment, que sur une de ces zones des travaux d'entretien (restauration, versissage) incessants ne soient nécessaires?
A Vincennes un projet de ville a été lancé en vue de recomposer le tissu et l'aménagement urbain, la circulation et le stationnement par la réorganisation de circulations douces en zones 30 et de pistes cyclables, par des rubans verts et des plantations, ainsi que par des réaménagements des place Diderot à l'Est, Pierre Sémard au centre et Renon à l'ouest. Si dans son principe ce projet est intéressant, dans les premières grandes lignes qui appraissent au vu des compte rendus et du blog dédié à ce projet de ville, un déséquilibre semble assez flagrant entre l'ampleur du projet visé pour le centre, et celui réservé pour les quartiers ouest et est. Espérons que l'équipe municipale entendra les remarques, critiques et demandes faites par l'opposition, notamment celle du groupe socialiste, contre ce déséquilibre du projet de ville, et qu'une révision des parts tant budgétaires qu'humaines sera entamée.
Dernier point et qui assombrit il faut bien le dire ce tableau un peu trop idyllique de notre ville, malgré les efforts incontestables de la mairie en matière de logement social, Vincennes reste très en deça des exigences de 20% de la loi SRU (loi solidarité et renouvellement urbain élaborée par la gauche sous Lionel Jospin).
Avec 7% de logements sociaux Vincennes se trouve dans l'obligation de payer régulièrement une amende (dernièrement près de 500 000 euros, ce qui n'est pas une bagatelle, m^me sur un bugdget d'environ 100 millions d'euros). D'un strict point de vue budgétaire cela finit par n'être pas très judicieux et mêm totalement absurde. Là encore l'opposition n'a pas manqué dalerter la municipalité, qui devra entendre le bon sens élémentaires des demandes qui sont faite de prendre à brasle corps ces questions. Certes la disponibilité de foncier à Vincennes est très réduite (avec 47 200 hts pour seulement 192 hectares, Vincennes est la ville de France la plus dense). Dans de telles conditions, ne faudrait-il pas dès lors envisager une mise à l'étude poussée d'un vaste chantier urbanistique qui pourrait par exemple viser à la réalisation d'un complexe urbain de grande ampleur, dédié au logement social quoique réparti sur tout le territoire, quitte à demander l'ouverture de négociations intercommunales avec les villes avoisinantes de Saint-Mandé (qui manque aussi cruellement de logements sociaux, mais qui, remarquons le, a augmenté son effort dans des proportions supérieures à Vincennes), ainsi qu'avec Montreuil, Fontenay sous Bois et surtout Paris, qui pourraient s'associer au développement et à la réalisation d'un tel projet. En effet par un système d'accord entre ces villes, les carences en logements sociaux des unes pourraient, moyennant participation budgétaire ou éventuellement contre des services équivalents dans d'autres domaines, être comblées par les disponibilités territoriales des autres.
Quoiqu'il en soit, dans le blog que nous lançons à ce jour, nous ferons part autant que nos compétences et notre temps nous le permettront, de notre intérêt et de nos réflexions au sujet de Vincennes, afin de contribuer à jouer un rôle de citoyen actif et impliqué dans la vie démocratique de notre pays et de notre ville où nous vivons et que nous avons appris à aimer.
GB
Il faut dire que Vincennes jouit de formidables atouts par sa situation: à portée d'une courte marche à pied ou de quelques coups de pédale de Vélib's de Paris, Saint-Mandé et Montreuil vers l'ouest, Fontenay sous Bois et encore Montreuil au nord. Côté sud elle est bordée par le Bois de Vincennes, propriété de Paris mais qui s'associe dans l'esprit des franciliens d'abord à Vincennes. Ce bois est aussi célèbre pour accueillir le zoo de Vincennes, l'Hippodrome de renom notamment pour le trot, les Floralies de vincennes et la Cartoucherie abritant plusieurs théâtres, dont celui célèbre "du soleil" où officie la troupe d'Ariane Mnouchkine. Enfin on ne peut pas évoquer Vincennes sans mentionner son célèbre château, et notamment son donjon - le plus haut d'Europe - où furent emprisonnés de bien triste mémoire d'aussi célèbres personnages que Diderot, Mirabeau et le Marquis de Sade.
Des restructurations urbanistiques de grande ampleur ont été initiées sous le premier mandat du jeune maire Laurent Lafon, récemment réélu. Grâce à l'aide conséquente de la région d'île de France, les aménagements urbains des voies de RER ont tenté - et il faut le dire assez bien réussi - de créer des lieux de detente dédiés aux enfants et aux jeunes permettant d'y jouer et d'y circuler à l'écart des voitures. Ces aménagements ont été réalisés dans un esprit paysagiste osé, qui a le mérite de rendre plus dynamique la ville, avec une alternance sur les trois emplacements recouverts de petite collinettes de terre, d'un ruban aquatique en légère pente, d'une promenade et de jeux d'enfants originaux. On peut certes ne pas aimer et critiquer, il n'en demeure pas moins que la municipalité a réussi là un pari urbanistique qui rend aux habitants des quartiers la proximité auditive et visuelle du RER quasi inapparente et qui embellit indubitablement l'espace urbain. S'il faut émettre quelques réserves, ce serait sur le choix des matériaux utilisé : leur orientation est visiblement très "verte et écologique" (pierre, terre et bois essentiellement, y compris dans certaines zones pour le sol des jeux). Ne peut-on pas craindre, comme ça a déjà été le cas récemment, que sur une de ces zones des travaux d'entretien (restauration, versissage) incessants ne soient nécessaires?
A Vincennes un projet de ville a été lancé en vue de recomposer le tissu et l'aménagement urbain, la circulation et le stationnement par la réorganisation de circulations douces en zones 30 et de pistes cyclables, par des rubans verts et des plantations, ainsi que par des réaménagements des place Diderot à l'Est, Pierre Sémard au centre et Renon à l'ouest. Si dans son principe ce projet est intéressant, dans les premières grandes lignes qui appraissent au vu des compte rendus et du blog dédié à ce projet de ville, un déséquilibre semble assez flagrant entre l'ampleur du projet visé pour le centre, et celui réservé pour les quartiers ouest et est. Espérons que l'équipe municipale entendra les remarques, critiques et demandes faites par l'opposition, notamment celle du groupe socialiste, contre ce déséquilibre du projet de ville, et qu'une révision des parts tant budgétaires qu'humaines sera entamée.
Dernier point et qui assombrit il faut bien le dire ce tableau un peu trop idyllique de notre ville, malgré les efforts incontestables de la mairie en matière de logement social, Vincennes reste très en deça des exigences de 20% de la loi SRU (loi solidarité et renouvellement urbain élaborée par la gauche sous Lionel Jospin).
Avec 7% de logements sociaux Vincennes se trouve dans l'obligation de payer régulièrement une amende (dernièrement près de 500 000 euros, ce qui n'est pas une bagatelle, m^me sur un bugdget d'environ 100 millions d'euros). D'un strict point de vue budgétaire cela finit par n'être pas très judicieux et mêm totalement absurde. Là encore l'opposition n'a pas manqué dalerter la municipalité, qui devra entendre le bon sens élémentaires des demandes qui sont faite de prendre à brasle corps ces questions. Certes la disponibilité de foncier à Vincennes est très réduite (avec 47 200 hts pour seulement 192 hectares, Vincennes est la ville de France la plus dense). Dans de telles conditions, ne faudrait-il pas dès lors envisager une mise à l'étude poussée d'un vaste chantier urbanistique qui pourrait par exemple viser à la réalisation d'un complexe urbain de grande ampleur, dédié au logement social quoique réparti sur tout le territoire, quitte à demander l'ouverture de négociations intercommunales avec les villes avoisinantes de Saint-Mandé (qui manque aussi cruellement de logements sociaux, mais qui, remarquons le, a augmenté son effort dans des proportions supérieures à Vincennes), ainsi qu'avec Montreuil, Fontenay sous Bois et surtout Paris, qui pourraient s'associer au développement et à la réalisation d'un tel projet. En effet par un système d'accord entre ces villes, les carences en logements sociaux des unes pourraient, moyennant participation budgétaire ou éventuellement contre des services équivalents dans d'autres domaines, être comblées par les disponibilités territoriales des autres.
Quoiqu'il en soit, dans le blog que nous lançons à ce jour, nous ferons part autant que nos compétences et notre temps nous le permettront, de notre intérêt et de nos réflexions au sujet de Vincennes, afin de contribuer à jouer un rôle de citoyen actif et impliqué dans la vie démocratique de notre pays et de notre ville où nous vivons et que nous avons appris à aimer.
GB
