vendredi 7 janvier 2011

Cantonales amorcées

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Cantonales : rupture entre le PC et le PS
Pour le premier tour des cantonales, le PS s’allie aux écologistes,mais pas au PC. Une stratégie contestée au sein même du Parti socialiste.

VINCENT VÉRIER | 06.01.2011, 07h00

C’est un tournant politique pour le Val-de-Marne. Après plusieurs semaines de tergiversations, les socialistes ont finalement décidé mardi soir de s’unir avec Europe Ecologie-les Verts (EELV) pour le premier tour des cantonales qui se déroulera le 20 mars. Oublié le partenaire historique communiste. « Ce n’est pas nous qui rejetons le PC, mais le PC qui refuse l’union de toute la gauche, tempère Luc Carnouvas, le patron des socialistes val-de-marnais. Verts, MRC, PRG, Gauche citoyenne et PS ont tous accepté l’union. Les communistes, comme d’habitude, préfèrent que chacun parte sous ses couleurs. Ils se sont exclus eux-mêmes. »

Un accord vécu par le PC comme une véritable « machine de guerre » contre lui. La réponse de la première fédérale communiste ne s’est d’ailleurs pas fait attendre : « L’accord d’union de la gauche sur les sénatoriales est annulé, a répliqué Laurence Cohen en forme de représailles. Le choix des socialistes va à l’encontre de l’histoire de ce département. C’est incompréhensible. » Un dénouement en forme de vaudeville où le parti écologiste se voit affublé du rôle de diviseur : « Le blocage est venu des Verts, dénonce Laurence Cohen. Ils voulaient un de nos cantons. Le Parti socialiste a choisi de soutenir ce partenaire indécis, très bien… » Dans un communiqué, Christian Favier, président communiste du conseil général, ne cache pas son amertume : « Je constate avec regret que la direction départementale du Parti socialiste préfère choisir l’aventure avec une force politique qui prône la disparition des départements plutôt que la poursuite loyale d’une gestion solidaire et partagée de notre collectivité départementale. »

Un mécontentement qui traverse même les rangs socialistes : « C’est un choix aventureux, estime Laurent Cathala, le député-maire de Créteil. Je ne suis pas hostile à ce qu’on s’élargisse, mais pas au détriment du partenaire naturel. » Si, pour Luc Carvounas, « on peut espérer rafler à la droite les cantons de Vincennes, Chennevières ou encore Charenton », d’autres socialistes verraient bien les cantons communistes de Villejuif, Bonneuil mais aussi de Chevilly-Larue tomber dans leur escarcelle. « Je ne suis pas certain que cet accord aura le résultat espéré, prédit pourtant Laurent Cathala. Quelle est la cohérence d’un tel accord alors que dans trois ans il est prévu de supprimer les départements ? Nous n’avons pas de programme entre Europe écologie et nous, pas de candidat pour prendre la présidence du conseil général. Cet accord aura simplement des conséquences néfastes sur les prochaines élections législatives et communales. » Une éventualité que la direction socialiste veut à tout prix éviter : « Notre campagne sera exemplaire, annonce Luc Carnouvas. Pas question d’insulter l’avenir. Je ne ferme pas la porte aux communistes. Mais s’ils veulent venir, ce sera dans le cadre des accords que nous aurons signés avec les Verts… »

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