mardi 9 juin 2009

Retour sur les Européennes, Suite

Suite du commentaire sur les Européennes du 08 juin dans le présent blog (voir plus haut).
Le PS en effet représente une force d'opposition reconnue à Vincennes et non négligeable, même si elle a été endiguée et contenue dans la fourchette des 17 à 25 % selon les types d'élections.
Sur un scrutin à la proportionnelle intégrale à un seul tour comme l'étaient les européennes et avec le triple handicap d'une majorité présidentielle bien soudée, d'une dynamique écologique très forte, et d'un très grand nombre de listes en concurrence (officiellement 27), le PS ne pouvait guère escompter faire un score élevé tendu vers les 20 % et plus. Mais il pouvait espérer coller à son score moyen traditionnel entre 18 et 20 % (conformément d'ailleurs au projections que produisaient les sondages pour le PS au niveau national), et ce d'autant que l'équipe municipale avait été changée et rajeunie il y avait moins d'un an, et que suite au Congrès de Reims la configuration de la nouvelle section était censée produire les effets d'une rénovation enclenchée sous l'égide d'Arnaud de Montebourg, responsable national à la rénovation. Qui plus est l'évolution notable depuis quelques années de la population Vincennoise, son rajeunissement ainsi que son dynamisme démographique (un assez grand nombre de couples avec de jeunes enfants attachés à des services sociaux optimisés, crèches, établissements scolaires et sportifs, associations et.) laissait espérer aux socialistes une progressions supplémentaire. Il n'en a rien été ce qui marque que le PS n'a pas su tirer à Vincennes le bénéfice d'une telle évolution. Les raisons en seraient multiples, à commencer par le fait que d'autres forces politiques se sont mieux positionnées face à ces changements. La municipalité actuelle gère la ville avec une efficacité indéniable, mélant un souci de pragmatisme à des exigences de qualité. La ville a changé de visage et aux dires de nombreux témoins habitants de longue date s'est améliorée du point de vue de sa qualité de vie et de son dynamisme (projet de ville, aménagement des voies RER, rénovation de l'habitat etc.). Par ailleurs la "tendance" générale de ces jeunes générations est à une certaine "boboisation" des comportements, avec un attachement marqué à la dimension environnementale. De ce point de vue, la percée verte déjà amorcée depuis plusieurs années était prévisible, la plupart de ceux qui choisissent Vincennes le faisant pour la situation privilégiée de la ville proche de Paris et néanmoins aérée, favorable à un habitat apaisé, à la pratique des sports, aux promenades familiales etc.
Pour en revenir aux chiffres de ces élections, malgré une progression du PS amorcée depuis les présidentielles 2007 et relativement bien suivie avec les lélgislatives, les 12.25% obtenus à l'occasion de ces élections sont à ce jour très en deçà de l'étiage non pas optimal mais minimal requis pour que le PS puisse continuer à apparaître comme LA force d'opposition sérieuse et constructive de Vincennes. Bien plus grave, ce résultat accusant un recul de 10 points par rapport aux précédentes municipales laisse apparaître une double défiance des Vincennois envers les socialistes : défiance certes nationale compte tenu du spectacle statique et maussade que le Parti Socialiste depuis la rue de Solférino donne depuis maintenant quelques années et de manière encore accentuée depuis quelques mois, mais aussi défiance locale envers les représentants socialistes de la nouvelle équipe municipale et la nouvelle section issue de la même comédie hystérique qu'à Reims. Chacun imaginera non sans mal l'effet dévastateur qu'ont pu avoir depuis Reims les mesures accroissant le "verrouillage" d'une section qui annonçait prétenduement une ouverture que, compte tenu du contexte délétère qui régnait dans le parti, elle entendait ne jamais mettre en œuvre. En gros le PS à Vincennes s'est construit en rangs fermés, replié sur ses intérêts politiques propres, et a totalement délaissé la préoccupation initiale et centrale qui devait être la sienne : prendre la mesure de l'attente et de l'espérance des Vincennois, faire vivre en sincérité et en transparence l'opposition et la démocratie, s'ouvrir à chacun, y compris au delà de ses propres rangs et courants, être force de proposition constructive et crédible, et non pas cette série de petits meurtres entre amis. Il en paye tristement le prix aujourd'hui, et ses adversaires peuvent se réjouir que sa principale force d'opposition soit aujourd'hui distancée de plus de 14 points par les Verts.
Un Conseil National du PS a lieu mardi soir rue de Solférino, qu'en ressortira-t-il? Il y a fort à parier que pas grand chose si les paroles une fois de plus tiennent lieu de décisions et d'actions. La première secrétaire et son équipe auront beau dire "compréhension", "messages des électeurs et militants bien reçus", "nouvelle orientation programmée", "rénovation accélérée" etc., tout cela ne sera probablement accompagnée que de mesurettes à la marge, sans effet sur le problème central du Parti socialiste aujourd'hui : un problème de vieillissement dû pour l'essentiel à des ambitions personnelles, un problème de rigidification dans son organisation oligarchique et dans son fonctionnement "opaque", un problème de surintéressement de ses cadres, de ses élus, de ses salariés etc. qui, quoiqu'il puisse arriver, semblent toujours prêts à sacrifier sur l'autel de la défaite et de la régression électorale les intérêts collectifs bien compris d'un parti qu'ils se sont en professionnels de la politique appropriés et dont ils ont surtout confisqués les moments de réussite. Mais surtout un problème d'écoute, de lucidité et d'ouverture sur l'attente de la population qui veut une politique simplifiée, de proximité, plus modeste et plus cohérente.

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