vendredi 7 octobre 2011

Et si c'était elle?


Les 9 et 16 octobre, les citoyens qui adhèrent aux valeurs de gauche voteront, pour des idées bien sûr, mais également pour une personnalité. Or, les idées, comme les personnalités, s’inscrivent dans une durée que le jeu médiatique occulte. Tout se passe aujourd'hui comme si le débat public avançait sans passé ni mémoire. Faute de creuser le passé, même récent, les médias se contentent ainsi trop souvent de constater. Constater que les candidats convergent ou constater que leurs programmes se ressemblent, alors qu’il faudrait étudier de plus près l’évolution de leurs positions pour ainsi évaluer la permanence de leurs convictions et la réalité de leurs différences.

Au cours de ces dernières années, Ségolène Royal a constamment tracé l’avenir de la gauche: pionnière, elle a proposé des solutions ambitieuses, les a défendues courageusement, avant de les voir reprises des mois ou des années plus tard, et dans l’indifférence des commentateurs, par ses camarades du Parti Socialiste. La croissance verte, qui a été un véritable cheval de bataille pour elle dès les années 90 et particulièrement depuis 2006, figure aujourd’hui en bonne place dans les programmes des candidats. La sortie du nucléaire aussi, de façon plus ou moins claire. Sauf que, Ségolène Royal, elle, n’a pas attendu Fukushima pour la défendre. La fermeté face à l’insécurité qui lui a attiré tant de critiques en 2006. L’ouverture du parti socialiste sur la société, la démocratie participative. Les solutions radicales contre la crise financière qu’elle avançait dès 2008. La priorité fiscale aux entreprises qui investissent, la création d’un gouvernement de la zone euro, la réforme bancaire, le conditionnement des aides aux entreprises… autant de sujet qui feraient « consensus » aujourd’hui si l’on en croit les éditorialistes. Dormez tranquille bonnes gens !

Il y a plus étonnant encore : les idées de Ségolène Royal inspirent même au-delà de la gauche. Nicolas Sarkozy, à bout de souffle au terme d’un mandat marqué par l'injustice et l'inefficacité, recours à l’encadrement militaire des délinquants et la banque publique d’investissement pour venir en aide aux PME ; deux solutions majeures de Ségolène Royal datant de 2007 et 2008. Toujours dans le silence et l’indifférence des commentateurs.

Si Ségolène Royal est « en avant », si elle propose des idées et que les autres se les approprient, il y a de quoi se réjouir, bien sûr. C’est la preuve que les idées innovantes font leur chemin. Mais dans le cas des primaires socialistes, ne pas relever ces appropriations, c’est brouiller les lignes du débat. Prisonniers d’une vision statique des programmes, les journalistes passent à coté de l’information essentielle, celle qui pourtant intéresse le plus les électeurs : où est le mouvement et où est l’immobilisme, où sont les belles paroles et où sont les réalisations, où est la conviction et où est l’opportunisme.


Guillaume Garot

Najat Vallaud Belkacem

Portes paroles


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